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La façade du Royal Opera House de Londres (©Corbis)

Soixante quinze personnalités du monde de la musique classique ont rédigé une lettre ouverte dénonçant le risque que représente le partenariat du Royal Opera House avec le géant pétrolier BP.

« Nous sommes des compositeurs, des musiciens et des chercheurs qui se soucient, avec passion de la musique classique, des arts de la scène et de l’environnement, et nous pensons que le logo BP représente une tâche sur la réputation internationale de la Royal Opera house » expriment au travers d’une lettre ouverte 75 signataires issus du monde de la musique classique et indignés du soutien qu’apporte le géant du pétrole BP au Royal Opera House de Londres.

Un partenariat « illégitime »

De retour cet été, la manifestation BP « Big Screens » propose de relayer gratuitement et sur écran géant trois productions musicales du Royal Opera House au travers le Royaume-Uni.
Une manifestation qui, mercredi 3 juillet, quelques jours avant la diffusion du Don Giovani de Mozart, a suscité la réaction de nombreuses personnalités du monde musical qui dénoncent l’illégitimité du géant pétrolier BP à parrainer l’événement.

Selon eux, ce partenariat permettrait à l’entreprise pétrolière de masquer la nature destructrice de ses activités et de profiter d’un événement d’une grande envergure afin de s’acheter une « légitimité sociale ».

Le 2 juillet, le géant pétrolier a été condamné à verser une amende record de 18,7 milliards de dollars (19,9 milliards d’euros) en réparation des dommages causés en 2010 par la marée noire au golfe du Mexique.Une image qui ne peut s’associer au Royal Opera House selon les signataires

BP, une «bouée de sauvetage »

Un cas de conscience pour le Royal Opera House qui déclare que le revenu généré par  le géant du pétrole est « vital » économiquement et permet d’offrir « un programme culturel riche et dynamique ».

Alors qu’en grande Bretagne les institutions culturelles subissent des restrictions financières, BP a été perçu comme une « bouée de sauvetage » nécessaire à leur survie et à leur développement. Outre le Royal Opera House, la compagnie pétrolière finance le Bristish Museum, la National Portrait Gallery et la Tate Britain, au sein de laquelle des polémiques sont déjà survenues : suite à la marée noire de 2010, deux manifestants avaient projeté de la mélasse devant l’entrée du musée. Un an plus tard, un groupe d’artistes avait décidé d’enduire d’essence un manifestant nu au milieu du musée.

Une vague de mécontentement à laquelle souhaitent prendre part les signataires de la pétition du Royal Opera House, bien décidés à « couper les liens » avec le géant du pétrole : « Nous pensons que le Royal Opera House devrait rejoindre la vague croissante des universités, fondations et organisations qui ont décidé de couper leurs liens avec l’industrie de énergies fossiles ».